Le soliloque d’Anton Ratsiviët

 

Je ne sais plus exactement comment m’est venu cette histoire. Disons que je suis arrivé sur Dédales assez tardivement: je m’étais déjà engager auprès de Kevin à réaliser la couverture – et uniquement la couverture. Pour être tout à fait honnête, je n’étais pas très emballé par le thème du labyrinthe et je crois que préférais griffonner mes histoires dans mon coin plutôt que de travailler avec des amis. Il aura fallu que je vois les travaux de Fanny, Éloïse, Kevin, Mathieu et Robin pour que je réalise à quel point j’avais tord de tourner le dos à ce projet.

Cette courte histoire nous invite à suivre les élucubrations d’Anton Ratsiviët, un homme d’âge mûre, littéralement perdu dans le labyrinthe de ses pensées – confuses pour la plupart. Bien entendu, ici le labyrinthe est une métaphore de la fragilité l’esprit d’Anton, et les murs qui se dressent autour de lui sont uniquement bâtis par ses obsessions et ses regrets.

Il s’agissait pour moi de faire du flux de conscience, un procédé fréquent en littérature et qui consiste à représenter le fonctionnement mental d’un personnage pour mieux donner son point de vue, ainsi que la façon dont il capte le monde qui l’entoure. L’enjeu ici est dans la manière de reproduire les pensées du personnage via une séquence d’images dessinées, et par là même à faire un choix, entre peindre le comportement d’un personnage ou bien révéler son intériorité.

En ce sens, le terme « flux de conscience » me semble approprié à un médium mixte comme la bande dessinée. Bien plus que « monologue intérieur », et précisément parce qu’il ne désigne pas qu’un phénomène rhétorique. Le pouvoir expressif de la bande dessinée constitue un moyen unique d’exploration du mode opératoire de l’esprit, que ce soit à travers la construction de la page, le dessin et les couleurs, ainsi que dans l’élaboration de ponts entre différentes scènes, sans jamais oublier la psychologie du personnage et de ses interactions.

Je ne sais pas si j’ai réussi à ne serait-ce qu’effleurer la moitié de ces enjeux, mais je peux dire sans regret que j’ai essayé (et que je continuerais d’essayer).

Enfin, je remercie chaleureusement Kévin pour m’avoir proposé de participer à l’aventure Dédales, ainsi que tout les autres membres de l’association.

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